COMMENT REDÉMARRER L’ÉCONOMIE QUAND LE MOTEUR EST À L’ARRÊT ?

À l’arrêt depuis le 17 mars 2020, l’économie française a vu s’évaporer performances et milliards comme neige au soleil. Au parking forcé, l’industrie de l’automobile, déjà chahutée par la crise du Coronavirus en Chine, est en cale sèche. Moteurs éteints et batteries (électriques polonaises) à plat. Si PSA usine des respirateurs en partenariat avec Air Liquide, tout comme Renault, si Toyota envisage la reprise imminente d’une production partielle de la Yaris sur son site d’Onnaing, l’activité tourne encore au ralenti. Dans les parkings en sous-sol des grandes villes, on peut croiser des silhouettes masquées et gantées venues faire démarrer et rouler sur quelques mètres leur chère auto immobilisée. Certains ont débranché les batteries, d’autres compulsent frénétiquement ce manuel d’utilisation et d’entretien qu’ils n’avaient auparavant jamais ouvert ni consulté. Bougies, têtes de delco, durits, c’est bon pour les anciennes et les lecteurs de Gazoline. Les constructeurs annoncent devoir brader à prix sacrifiés les modèles neufs du millésime 2019 pour faire de la place aux 2020. Aubaines en vue. En attendant, ouvrez les capots, on va graisser les moteurs!.

De gauche à droite

Peugeot 204. Dinky Toys -1965. No. 510.

Première traction-avant jamais mise-au-point par le Lion de Sochaux, la 204 inaugurait chez Peugeot un segment inédit : celui de la petite berline familiale 6CV. Lancée en 1965, elle sera la voiture la plus vendue en France entre 1969 et 1971, avant sa mise à la retraite survenue en 1976. Trop franco-française pour intéresser les fabricants de miniatures étrangers, la 204 sera reproduite en plastique chez Norev, Minialuxe et plus confidentiellement par Clé à visée cadeau-Bonux. En métal, ce sera évidemment Dinky Toys qui lancera sa 204 en même temps que la vraie et en deux couleurs : blanc cassé ou rouge vermillon métallisé. Un seul ouvrant : le capot, dévoilant un moteur moulé. Un capot qui d’ailleurs ne tenait pas ouvert : il fallait le caler avec une allumette ou un cure-dent coupés en deux. À l’image de toutes les 204 au 1/43ème, c’est le modèle initial avec le premier panneau arrière (petits feux et pare-choc coupé par la plaque d’immatriculation) qui a été produit. Une version vite modifiée par Peugeot mais ignorée par Dinky qui consentira à rectifier son moule en 1977 quand la 204 partira en Espagne, récupérée par Auto-Pilen. Quant à la baveuse 204 replica de Metosul, elle semble avoir été moulée-démoulée à chaud par les Pierrafeu…

Citroën Dyane. Norev-1969. No. 157.

Censée remplacer la 2CV, la Dyane fut révélée à la presse en 1967. Nonobstant un design contestable taillé à la serpe sous la direction de Robert Opron, la Dyane qui aurait pu être une Panhard, marque rachetée de frais par Citroën, devra toutefois batailler dru avec sa valeureuse aînée qui finira par l’enterrer en 1983. Avec près de 1.5 millions d’exemplaires vendus, la Dyane fut loin d’être un échec commercial. Produite en des contrées exotiques -Iran, Yougoslavie-, c’est en Italie que la Dyane fera un carton, doublé par celui de l’Acadiane, l’utilitaire de loisirs préféré des étudiants. Ce qui explique que Politoys et Mebetoys/Mattel aient chacun reproduit une Dyane 6 (avec 3ème fenêtre de custode) au 1/43ème et déclinée en versions « vacanze , Cross, Fun…. En France, c’est bien évidemment Dinky ( français puis anglais) qui sera sur les rangs, suivi de Minialuxe et de Norev. Mise en gamme en 1969 en même temps que la nouvelle DS21, les Peugeot 504 et 204 coupé, la R6 ou encore les Simca 1100 et 1501, la Dyane Norev était donc celle de la première génération et à l’inverse de la 2CV, sa capote était fixe, moulée dans la masse. En revanche, il y avait deux ouvrants, hayon non vitré et capot dévoilant un moteur détaillé peint argent mais dont le défaut sera de ne jamais bien fermer, voire rebiquer vers le haut, avec ses « canines » la transformant en vampire sur 4 roues. Jolie et pimpante, la Dyane selon Norev, originellement vendue 4,50 fr dans son écrin-mica scotché sur socle-identikit jaune, passera au stade Plastigam avec roues bouton rapides mais ne fera pas l’objet d’une version métal Jet-Car. Pour cela, il faudra descendre quelques barreaux d’échelle avec une Dyane 6 Mini Jet métal. Sur le tard, Norev usinera sa bonne vieille Dyane à… Singapour.

Citroën DS 19 . Dinky Toys-1963. No. 530.

Présentée en fanfare en 1956, la première DS19 fit l’objet d’une bombe. Dessinée par le grand Flaminio Bertoni, ce miracle de la technologie sonna enfin le coup d’envoi à l’ère moderne de l’automobile française. Objet de convoitise pour les grands, la DS fera trépigner les petits garçons et tous les fabricants français au grand complet, mais aussi anglais, japonais, italiens, réduiront la DS au 1/43. En tête, Dinky Toys avec une DS inscrite dans la série 24, lancée en 1956 pour coller à l’actualité. Le vaisseau amiral évoluant extérieurement chez Citroën par petites touches esthétiques, Dinky suivra le mouvement en présentant en 1963 dans la série Super Détails une nouvelle DS19 issue d’un nouveau moule avec deux ouvrants, coffre et capot dévoilant un moteur moulé peint en vert et un vrai pneu de secours Dunlop. Outre ses phares diamantés jaunes et son aménagement intérieur réaliste, la nouvelle DS Dinky conservait le principe d’une robe bicolore qui virera au pie pour la version Police. Paradoxalement, les breaks ID19 (civil, ambulance, RTL) ne seront jamais modifiés.