GINA, LA DEA ITALIANA

Disparue en janvier dernier à l’âge fort respectable de 95 ans, l’actrice Gina Lollobrigida était l’une des ultimes divas du cinéma italien et international. Carrière brillante, dotée de tous les talents -photographe, peintre, parfaitement à l’aise devant une machine à coudre pour créer sa garde-robe, la Gina débuta au cinéma comme toutes ses copines et rivales de l’époque en remportant des concours de beauté.

Miss Roma en 1947 ou Miss Italia la même année, arrivée 3ème derrière Lucia Bosè et la spectaculaire Gianna-Maria Canale. Seconde édition d’après-guerre, Miss Italia était la côte d’Adam d’un concours plus modeste lancé en 1939 et intitulé 5000 Lire per un sorriso (5000 Lires pour un sourire), alors sponsorisé par une marque de dentifrice. Toutes sont passées par là. Silvana Pampanini, Silvana Mangano, Sofia Lazzaro (future Sophia Loren), Yvonne Sanson et les autres. Au lendemain de la guerre, le ciné-paysage italien avait soif de visages nouveaux. À l’exception d’Alida Valli et de Valentina Cortese, parties à Hollywood, les étoiles du régime mussolinien Luisa Ferida, Mariella Lotti, Assia Noris, Maria Denis… avaient disparu, parfois tragiquement. Venues du peuple, Anna Magnani et Giulietta Masina n’étaient pas des beautés, juste des monstres sacrés en devenir. Sa 3ème place sur le podium de Miss Italia 1947 -sacré cru !, n’empêcha pas la très jeune Gina de tourner ses premiers films. Petits et seconds rôles. Puis très vite, le haut de l’affiche. Deux films en feront une vedette : Miss Italia, réalisé en 1950 par Duilio Coletti (avec Mario Bava à la photo !) et Achtung Bandit ! tourné en 1951 par Carlo Lizzani. Si ce dernier est un drame de la résistance, le premier, produit par Carlo Ponti, est une comédie quasi autobiographique teintée polar.  Gina en était la vedette, partenaire de Richard Ney, acteur américain alors marié avec la star Greer Garson et venu en Europe tenter une seconde carrière : il tournera notamment en France Un sourire dans la tempête. Concours de beauté oblige, Gina-la-brune y a pour rivale la bonde Constance Dowling. Actrice hollywoodienne débarquée en Italie en 1947, à l’affiche d’une poignée de films oubliables, la Dowling était célèbre pour sa liaison avec le fameux poète-écrivain Cesare Pavese qui se suicidera pour elle à Turin en 1950. Parfum de soufre à l’affiche. De surcroit, il existait une autre Dowling, prénommée Doris, sœur cadette de la première, elle aussi actrice et premier rôle en 1949 du film Riz Amer qui avait fait de Silvana Mangano une star. Faut suivre…

Pendant que Silvana Pampanini (surnommée en France Nini Panpan) collectionnait les amants célèbres -Tyrone Power, William Holden, le roi Farouk en exil…, Gina épousait sans tapage en 1949 Milko Skofic, un médecin qui laissera tomber la blouse blanche pour devenir l’impresario de la Lollo. Laquelle entama une carrière internationale en acceptant le rôle de Adeline la Franchise dans Fanfan la Tulipe. Avec Gérard Philipe, le couple étincelle et conquiert le public. Adulée en France, idole d’une première génération d’amoureux transis, Gina Lollobrigida s’imposera comme la plus belle italienne et même la plus belle femme du monde. La revoici face à Gérard Philipe dans Belles de Nuit où papillonnait aussi Martine Carol. À Hollywood, on s’agite. Tout le monde la veut. Et Gina de signer un contrat en 1950 avec Howard Hugues, le milliardaire propriétaire des studios RKO. Et aussi d’un harem de beautés qu’il s’ingénie à ne pas faire tourner. Ainsi de Jane Russell, Jean Peters, Faith Domergue, Janet Leigh… Rentrée dare-dare à Rome, Gina soit toutefois se plier à une clause du dit-contrat lui interdisant de tourner des films aux USA jusqu’en 1959, sauf si ces films sont tournés en Europe. La voici illico dans Plus fort que le diable (Beat the Devil) tourné en 1953 par John Huston sur un scénario de Truman Capote. Partenaires ?: rien moins qu’Humphrey Bogart, Jennifer Jones et Peter Lorre (M le maudit). Puis il y aura Trapeze avec Burt Lancaster et Tony Curtis, Salomon et la reine de Saba avec Yul Brynner, La proie des vautours (Never so Few) avec Frank Sinatra… Le triomphe mondial que sera Notre-Dame-de-Paris avec Anthony Quinn où elle incarne une Esméralda anthologique, en fera LA star numéro 1 des années 1950. Statut gagné en Italie avec la « franchise » Pain, amour et… Sorti en 1953, Pain, amour et fantaisie réalisé par Luigi Comencini en avait fait, face à Vittorio De Sica, « La Bersagliera ». Rebelote un an plus tard avec Pain, amour et jalousie. Comencini+De Sica+Gina=succès fou. Il y aura un 3èME Pain, mais sans elle. Dirigé en 1955 par Dino Risi, Pain amour et ainsi soit-il donnait à De Sica la joie de jouer avec Sophia Loren, LA rivale de toujours. Un quatrième Pain fut produit en Espagne –Pain, amour et Andalousie, mais il a fini en panade. Pendant ce temps-là , Gina incarnait Pauline Bonaparte dans Venus impériale, tenait son propre rôle dans divers films comme Boum sur Paris ou tournait en Angleterre. Partenaire de Sean Connery, Louis Jourdan, Alec Guinness, David Niven, la voici à deux reprises badinant avec Rock Hudson dans Rendez-vous de septembre (Come September), et dans Strange Bedfellowes. Si elle ne cessa jamais de tourner, films, téléfilms et mêmes séries (Falcon Crest, La croisière s’amuse), ses apparitions à l’écran se feront plus espacées. Avec le recul, le film qui mérite sans doute la revoyure est La Romana (la belle romaine), devenu un classique du cinéma italien : il s’agit de l’adaptation du roman d’Alberto Moravia publié en 1947. Outre Moravia lui-même, le scénario fut co-écrit avec Giorgio Bassani, futur auteur du Jardin des Finzi-Contini et avec Ennio Flaiano, scénariste attitré de Fellini avec qui il écrira La Dolce Vita. Mis-en-scène par Luigi Zampa, également joué par Daniel Gelin, Raymond Pellegrin et Franco Fabrizi (LesVitelloni), sorti en 1954, La Romana avait été mis à l’index par le Vatican. Autre scandale encore en 1965, avec Le Bambole (Les poupées), film à sketches réunissant le gotha du cinéma italien. Avec le beau Jean Sorel, Gina Lollobrigida interprétait celui réalisé par Mauro Bolognini et intitulé Monsignore Cupido. Interdit aux mineurs, Le Bambole fâchera tout rouge un évêque qui porta plainte pour obscénité. Procès: Sorel, Gina, Bolognini et le producteur se retrouveront au tribunal, tous condamnés à trois mois de prison. Peine jamais exécutée: leur avocat, brillant pénaliste, n’était autre que Giovanni Leone, futur Président de la République italienne!.

Voilà encore quelques années, le touriste qui visitait Paris en Bâteau-Mouche se voyait gratifié au micro d’une anecdote navrante, mais significative de la célébrité mondiale de la Gina. À la hauteur du Quai Voltaire, se trouve ce qu’il est convenu de désigner comme « la maison la plus étroite de Paris ». Maison prétendument acquise par Gina Lollobrigida qui n’a jamais pu y entrer ni de face ni de profil. À cause de son tour de poitrine. Évidemment. Ce qui était exagéré, car la Lollo n’était pas du genre laiterie moderne. Elle avait une taille de guêpe et un décolleté fabuleux, mais côté seins, la Sophia la battait à plate couture. Sinon, Gina portait des perruques. J’ai personnellement assisté à un déjeuner à Cannes sur la plage du Martinez pendant le Festival où invitée, elle avait déclenché une émeute sur la Croisette. Attablée face à moi, toute guillerette, j’ai vu son assistant lui chuchoter à l’oreille. Subito, Gina a soulevé sa perruque, l’a tournée et remise à endroit. Ecco, fatto !.

Autrement Gina aimait les voitures, la vitesse et conduisait comme un pilote de rallye. Sur les photos, on la voit souvent à bord d’Alfa-Roméo de divers modèles. En avril 1955, avec son mari, elle participa au 2ème Rallye del Cinema Roma-San Remo. Arrivée 1ère au volant d’une Alfa-Romeo 1900, elle avait coiffé au poteau Raf Vallone et le couple Franco Interlenghi-Antonella Lualdi. Un an plus tard, la star s’offrait une Mercedes-Benz 190 SL cabriolet gris argent intérieur cuir rouge, voiture qui participera longtemps de l’image publique de l’actrice laquelle s’en séparera longtemps après. Depuis, cette 190 SL à haut pedigree se donne à voir, exposée dans le cadre de plusieurs salons d’anciennes comme  Auto Epoca de Bologne. C’est en revanche en conduisant trop vite sa Rolls Silver Cloud que Gina aura un grave accident, survenu le 17 février 1969 sur l’Autostrade del Sole, entre Rome et Florence où elle était attendue pour un reportage photo. Elle avait embarqué avec elle le réalisateur Franco Zeffirelli qui ne voulait pas louper le match de foot Fiorentina/Cagliari, ainsi que leur ami, Gian Luigi Rondi, critique de cinéma. Vitesse et verglas, la Rolls s’emplafonna en beauté. Au volant, Gina s’en sortit avec trois fois rien. Idem pour Rondi. En revanche, assis côté passager, Zeffirelli fut salement blessé : 32 fractures visage et crâne, trois jours de coma. On parle aussi beaucoup d’une Ferrari 430 Scuderia dont Gina fut la propriétaire et d’une Jaguar XJ 12 revendue en loucedé par son factotum et secrétaire personnel autour duquel tournent des histoires pas très glamour. Ultime tour de roues : en 2022, Gina était reçue membre honoraire du Fiat 500 Club Italia… Romana, per sempre.

De gauche à droite:

SCOOTER LAMBRETTA. SOLIDO 1952.

Miniature transformable avec ou sans moteur Baby, proposée en deux-roues comme en triporteur avec figurine plastique en supplément, le tout vendu dans un coffret-carton avec clé de (dé)montage, le scooter Lambretta reproduit par Solido était doté d’un pare-brise en rhodoïd et d’une roue de secours. Peint en gris ou vert-de-gris métallisé, il venait rouler en duo avec un autre scooter, bien français, puisque de la marque Terrot, sorti en 1953, privé de moteur mais déployant une palette de coloris plus vivaces. Rivale directe de la Vespa lancée par Piaggio, la Lambretta sortait des usines Innocenti à Milan, situées dans la zone industrielle de Lambrate. Son nom, référé au fleuve lombard Lambro, lui fut donné dès 1947, année de son lancement, par le publicitaire milanais Daniele Oppi, qui deviendra plus tard un artiste coté. Produite jusqu’en 1971, la marque Lambretta conçut et usina des scooters fabuleux qui furent fabriqués sous licence dans le monde entier, sous licence en Allemagne par NSU, en Espagne par Serveta, mais aussi en Argentine, et en Inde. C’est justement le gouvernement indien qui rachètera les lignes de production en 1997. À Milan, l’ultime motorino produit en 1971 par Lambretta fut la DL, surnommée « la tache noire » (la Macchia Nera). Ultra-populaires en leur temps et désormais objets d’un culte nourri par des collectionneurs, les scooters Lambretta, 2 temps mélange huile-essence, carburaient de 39 à 198cm3, quand bien même les 125 tenaient la rampe avec brio. Sur le terrain, ultra-mod’ en Angleterre, la Lambretta dama le pion à la Vespa. Dans le film Quadrophenia (1979), elle crève l’écran. Située en 1964 et inspirée de l’album-concept des Who, l’action enfourche plusieurs Lambretta Li 150 de 1963. En Italie, la Lambretta 48, commercialisée entre 1955 et 1961, fut surnommée Il lambrettino del Prete (la petite Lambretta du curé). Si le cinéma favorisa amplement la notoriété mondiale de la Vespa avec notamment le film Vacances romaines, les films italiens kiffaient la Lambretta. Dans Rendez-vous de septembre (Come September), parmi les nombreuses comédies américaines tournées par Gina Lollobrigida en Italie, la star romaine se fait chaler en amazone et talons aiguille par Rock Hudson en Lambretta.

Rayon jouets, la Lambretta fut réduite à toutes les échelles. En tôle, elle fut proposée par Technofix, par FSC Siro Ferrari et plusieurs firmes japonaises. L’Anglais Mettoy, maison-mère de Corgi-Toys, en commercialisa une en plastique et à friction. Outre le Danois Vilmer avec une version side-car, outre Britains, la Lambretta de Spot-On en livrée bicolore est une rareté absolue. Remonter aussi le temps chez Mercury avec une L 125 D, mise en replica dans les années 1990 par Scottoy. Quant à Solido, son triporteur Lambretta « Glacier » blanc avec dais à rayures rouge/blanc, il reste inscrit au catalogue des merveilles. Triporteur que l’Espagnol Dalia saura mettre à toutes charges utiles avec son Motocarro Lambretta livrant bonbonnes de gaz, bouteilles, tonneaux et même des soins de la Croix Rouge !.

Savoir enfin qu’il existe un Museo Scooter & Lambretta installé aux portes de Milan. Fondé en 2001, déjà déménagé deux fois pour s’agrandir, il abrite près de deux-cents exemplaires de scooters et motos Lambretta dont le mythique modèle Lui, dessiné par Bertone en 1968. Au rez-de-chaussée du bâtiment, ultramoderne, le magasin Casa Lambretta abrite un stock de pièces détachées en vente et un atelier de réparation et restauration. Et en plus, l’entrée est gratuite. www.museoscooter.it

CITROEN DS 19. DINKY-TOYS. 1956. No. 24CP puis 522.

« Il y a dans la DS l’amorce d’une nouvelle phénoménologie de l’ajustement, comme si l’on passait d’un monde d’éléments soudés à un monde d’éléments juxtaposés et qui tiennent par la seule vertu de leur forme merveilleuse, ce qui, bien entendu, est chargé d’introduire à l’idée d’une nature plus facile. » Pour Roland Barthes qui venait de placer la nouvelle Citroën au pinacle de ses Mythologies publiées en 1957, la DS 19 était bien phénoménale. Dévoilée au Salon de Paris, le 7 octobre 1955, la nouvelle berline de Javel dessinée par Flaminio Bertoni suscita un tel engouement qu’à la fin de cette journée inaugurale, 12.000 ordres avaient rempli les carnets de commandes. Les chevrons avaient mis le paquet rayon com’. Entre autres actions chocs, un exemplaire de la DS fut offert à Gina Lollobrigida, 27 ans, alors au faîte de sa gloire. La star italienne était également célèbre pour aimer conduire et posséder de belles voitures. D’aucuns virent en ce cadeau un hommage aux formes de l’actrice dont la DS évoquait en son genre la silhouette. Soit. Toujours est-il que Paris Match en fit ses choux gras, hissant la Gina au volant de sa DS en couverture du magazine. Shooté quelques jours avant la présentation officielle de la DS au Salon de l’Auto, au Grand Palais, le reportage montrait l’actrice en robe rose à pois blancs, ses 13 valises, plus un sac de voyage, plus son vanity et toutou dans les bras. Enchantée de son sort, Gina irradie de bonheur. Las, la sortie du Paris-Match qui devait coïncider, jour pour jour, avec celui de l’inauguration du Salon de l’Auto, fut contrariée par une grève des imprimeurs ( !) et repoussée d’une semaine pour arriver dans les kiosques le 15 octobre 1955. 

Lancée dans les mêmes coloris que la vraie, la DS 19 reproduite par Dinky Toys roula sans vitrage et sur jantes convexes et pneus blancs jusqu’en 1959, date à laquelle Bobigny modifia la numérotation de ses séries. Nomenclaturée 24C lors de sa sortie en 1955, passée au 24CP puis au 522 en 1959, la DS19 sera équipée de jantes concaves, autre signal physique du changement de série, mais conservera ses pimpants pneus blancs. Aucune autre modification sera apportée au moule original et il faudra attendre 1963 pour que Dinky revoie sa copie pour la nouvelle DS 19 (no. 530). Quant à la palette de couleurs, elle ira du jaune citron à l’orange, du vert menthe au blanc crème, avec couleur de toit variable selon les versions…  En ce qui concerne la « DS à Gina «, l’épisode promotionnel, boudé par Dinky -pas de ça chez nous, non mais, ne tentera aucun autre reproducteur de la DS 19 en miniature, et Dieu sait s’ils se bousculèrent au portillon. Il faudra patienter jusqu’aux années 1990 pour ressusciter ce haut-fait pub-people grâce au fabricant portugais Vitesse (groupe Cinerius), actif depuis 1982 et investi dans une politique analytique des DS 19 : outre la fameuse DS montée sur 4 ballons rouges, la Présidentielle avec De Gaulle, la Taxi-radio, il y eut la DS Gina avec figurine saluante au volant. Aujourd’hui, Vitesse appartient au groupe Sun Star basé à Macao et la DS Gina, « fuori » catalogue depuis des lustres, considérée comme une petite rareté, se débusque sur e-Bay pour une cinquantaine d’euros.

ROLL-ROYCE SILVER WRAITH.  DINKY TOYS GB. 1958. No. 150.

Construite entre 1946 et 1959, la Silver Wraith fut la première Rolls « moderne » d’après-guerre, bientôt rejointe par la Silver Dawn, produite entre 1949 et 1955 mais de moindre renom. Produite à 1883 exemplaires et au gré de plusieurs carrosseries, la Silver Wraith fut la voiture officielle de la maison royale du Danemark et aussi celle des présidences brésilienne et irlandaise. Aucune commande des Windsor : à l’époque c’est Daimler qui truste le Royal Warrant automobile. Le luxe ne se périme pas : en 1963, quelques années après que la RR en ait arrêté la production, une Silver Wraith entrait dans le parc des James Bond Cars au tournant de l’action de Bons baisers de Russie. Sur le tapis rouge du salon, les petits garçons feront mumuse avec la Silver Wraith de Dinky-Toys GB, jolie miniature avec vitrage, suspension mais sans aménagement intérieur et robe biton gris/gris. Au sommet de la calandre, la sacro-sainte mascotte, Spirit of Ecstasy, était dûment reproduite. Et par essence, fragile. À l’image de la vraie Silver Wraith, celle de Dinky-Toys connut une longue carrière commerciale, remplacée par l’énorme Phantom V. Voiture des stars par excellence, Gina Lollobrigida s’offrira une Rolls Silver Cloud or métallisé qui allait si bien avec sa collection de manteaux de fourrure et de bijoux. Immatriculée Roma 626062, sa Rolls était entretenue par le garage Bardelli, spécialisée dans les Anglaises de luxe. C’est cette officine qui dépanna, répara et restaura la voiture après l’accident survenu en 1969. Pour remercier il signor Bardelli, Gina lui offrit un briquet Dupont en or…

ALFA-ROMEO 1900 Coupé Super Sport. Dinky Toys. 24J puis 527

Milano, 1950. Présent sur tous les circuits du monde, Alfa-Romeo lance la 1900, « la voiture des familles qui gagne des courses ». C’est aussi la première Alfa moderne d’après-guerre et sa motorisation en fait une gagnante rageuse sur toutes les routes. Élégante, sa ligne ponton rassure une bourgeoisie encline à préférer Lancia et enthousiasme les mâles alpha gantés pécari et Persol sur le nez. 1900 Super, 1900 Super Ti et très vite 1900 Sprint, un coupé dessiné par Touring et dont la carrosserie toute alu et toute allure lui vaut d’être baptisé Superleggera. Restylé pour se rapprocher esthétiquement du coupé Giulietta Sprint et derechef surnommé Giuliettona (la grande Giulietta), le coupé 1900 Super Sport fut fugacement découpé en cabriolet par Pininfarina et surtout extrapolé par Touring en coupé 1900 C52 Disco Volante.

Aussi étrange que cela puisse paraître, l’Alfa-Romeo 1900 Coupé Super Sport tenta peu de fabricants de miniatures. En Italie, seul SamToys, spécialisé dans les bolides des records et les voitures de course, reproduisit une 1900 coupé au 1/43è et en plastique avec vitrage et intérieur. En France, Dinky eut aussi les coudées franches : sorti en 1959, année d’arrêt de production des 1900 échelle 1, l’Alfa 1900 fut un best-seller au long cours, puisque renuméroté 529. Roues convexes (1ère série) ou concaves (2ème série), avec vitrage mais sans intérieur, rouge de rigueur ou bleue. Le jaune était réservé à la version GB (no. 185).