LE MUST DU MUSK

Prévu le 27 mai 2020, reporté au 30 pour raisons météorologiques, le lancement de la fusée Falcon-9 s’est déroulé sans anicroche en Floride, depuis Cap Canaveral. Comme dans les albums de Tintin. Armée par Space X, la firme pilotée par le mégalo-milliardaire Elon Musk, cette mise-en-orbite d’une navette en direction de la Station Spatiale Internationale (ISS) s’avère la première, dans l’histoire spatiale, initiée et financée par un acteur privé. Certes, rien n’a pu se faire sans la NASA, mais l’idée de renvoyer deux astronautes américains dans l’espace pour faire la nique aux Russes n’était pas pour déplaire aux huiles suprêmes, privées de crédits. Spécialiste des coups médiatiques, comparé à un Jules Verne moderne, capable de baptiser son septième fils du prénom très portable de XAEA-12, Musk y est allé à fond. À bord de sa capsule Crew Dragon, aucune Tesla, aucun Cybertruck, aucun Hyperloop du futur du monde d’après, mais deux hommes d’aujourd’hui, en chair et os.

Deux astronautes chevronnés pas tombés de la dernière pluie de météorites : Bob Behnken et Doug Hurley. Qui plus est dotés d’une garde-robe de combinaisons hollywoodiennes encore jamais portées dans l’espace. Aux orties les boudins orange à la bibendum : place aux space-smokings fittés dessinés par Jose Fernandez, costumier-star de Hollywood, créateur des combinaisons vues dans Batman vs Superman, Tron/Heritage ou Les Quatre Fantastiques. Des atours comparés par la presse de mode à une hybridation des combilooks de Kraftwerk avec ceux des Stormtroopers. Si, dans l’espace on ne les entendra pas crier, on les y verra parader. Ça nous changera des shorts et des tongs…

DE GAUCHE À DROITE

PONTIAC FIREBIRD ’68 CABRIOLET . CORGI TOYS-1969. No. 343

Jumelle et rivale de la Chevrolet Camaro au sein de la General Motors, la Pontiac Firebird fut lancée comme une roquette en 1967, oblitérant d’un coup d’un seul la fameuse GTO. Proposée en coupé et en cabriolet équipés de plusieurs moteurs V6 ou V8 carburant de 3,8l. à 6,6l., compacte, agressive, la Firebird relevait de deux registres automobiles inaugurés aux USA par la Ford Mustang : la pony-car et la muscle-car. Profilée « Cock Bottle » avec un design racé et puissamment identifiable, crachant du feu jusqu’à son haut-de-gamme sportif absolu -la Trans Am, la Firebird avait été conçue chez GM par John DeLorean, alors super-ingénieur qui passera en 1969 chez Chevrolet avant d’accomplir sa propre révolution personnelle en s’installant à Hollywood et en y devenant, au bras d’Ursula Andress ou de Tina Sinatra, un pilier de la jet-set. Un ponte de la GM, un chouia amer, dira de lui que « son succès fut de ne pas avoir fait ce qui lui avait été demandé ». La suite, on la connaît, avec la conception (et le flop) de sa propre voiture, la DeLorean DMC12, starifiée dans la série des films Retour vers le futur. Back to Pontiac : après environ 158.000 coupés et 32.500 cabriolets vendus en 1968 et 1969, la Firebird subira son premier lifting cosmétique dès 69 avant d’entamer une carrière dynastique étalée sur quatre générations et qui s’éteindra en 2002. La plus connue ?: celle pilotée avec fureur par Burt Reynolds dans le film Cours après moi sheriff (Smokey and  the Bandit). Au cinéma, la Firerbird cabrio de 67 fut une assidue presque anonyme mais c’est, en 2019, dans Once Upon a Time in Hollywood de Quentin Tarantino, qu’elle se fit bien (re)voir. Au 1/43ème, la Pontiac Firebird de la première génération restera timide : un coupé chez l’ Israëlo-américain Sabra-Cragstan, un kit à monter en plastique chez AMT et ce cabriolet V8 décapoté de 1968 chez Corgi-Toys, sorti en 1969, un an après sa concurrente, la Chevrolet Camaro SS 350. Phares diamantés, intérieur sophistiqué, portes ouvrantes : la Firebird de Corgi roulera sur roues Golden Jacks avant de passer au système Whizzwheels puis d’être retirée du catalogue en 1972.

MERCEDES-BENZ W196. NOREV-1956. No. 11/12

Absent des circuits depuis la fin de la Seconde Guerre, Mercedes-Benz effectuera son retour en compétition au mitan des années 1950 avec la W196, une formule 1 « roues libres » vite dédoublée en 1954 par une bombe monoplace carénée destinée aux circuits de haute vitesse et qui raflera, avec Fangio ou Stirling Moss au volant, les grands prix et titres mondiaux du moment, à Reims comme à Monza. En neuf records absolus, ce bolide inouï de 290 CV fera la gloire de Mercedes mais aussi sa tragédie, quand, en 1955 au Mans, une W196 300 SLR provoquera la mort de plus de 80 personnes lors d’un accident atroce. Voiture mythique habillée d’une carrosserie en alliage aluminium/magnésium, la W196 carénée fut amplement reproduite en miniature. Il y en avait une chez Dinky GB, une chez l’Anglais Crescent Toys, une chez l’Italien Mercury et une chez l’Allemand Märklin, ce qui était le moins pour une star teutonne. En plastique, la W196 roulera sous deux échelles (1/32 et 1/43) chez Minialuxe, et aussi chez l’Italien Sam Toys. Chez Norev, la W196 fut la première voiture de course à intégrer en 1955 l’écurie de Villeurbane, siège de la firme. Roues pleines à rayons trompe-l’œil, couleurs bien peu réalistes, micro-pare-brise en rhodoïd, volant blanc, numéro de course variable en chiffre comme en couleur collé sur le capot: la voiture de tous les records avait ici des airs de flonflon forain bien éloignés des records rugissants. Son carénage épais lui fera traverser le temps sans trop de dommages formels, sauf ici. Ou quand une W196 se morfle un asteroïde…

MERCEDES-BENZ W196 “KARL KLING”. NOREV-1956. No.11/12

Si la légende a retenu les victoires remportées par Fangio – huit au total !-, et par Stirling Moss, la W196 ne peut ignorer la contribution à sa capacité de rafler les records de l’ingénieur et pilote allemand Karl Kling. Artificier du retour de Mercedes-Benz en compétition, Kling a été curieusement boudé par l’histoire. Une injustice réparée par Norev dans le cadre d’une opération promotionnelle où le dit-pilote avait dédicacé une série limitée de W196, proposée en sur-peinture gris-argent et vendue dans une boîte spécifique transparente posée sur un socle rouge. Vendue ou remportée, car la Kling fit essentiellement l’objet de concours. Par cette version, Norev se rangeait à côté des autres reproducteurs « zamac » de la W196 qui avait usiné leur reproduction en gris argent. Exception faite de Dinky Toys qui avait opté pour le blanc, l’autre couleur officielle des autos de course allemandes.