« Natacha ! Espionne russe ! Autokritik !, autokritik ! ». Dans la comédie Chéri fais moi peur, tournée à cent à l’heure en 1958, Jacqueline Maillan s’en donnait à cœur joie dans la parodie kagébesque, face à Darry Cowl, Sophie Daumier et Roger Carel dans la peau du Dr. Kougloff, espion soviétique. Son grand tort ?: avoir acquis de la lingerie chez Dior. Kapitalist !. Depuis que le cinéma existe, le personnage d’espionne est un profil récurrent du grand écran. Tragique, le plus souvent. Sulfureuse, aussi. Sexy, forcément. Fatale, fatalement.
Mais rarement comique, ou alors par défaut. Après l’expo Espions à la Cité des Sciences et de l’Industrie, avec l’ouverture de l’exposition Les Invisibles de la Guerre Froide. KGB & Stasi, aux Puces de Paris Saint-Ouen, espions, agents doubles et agents secrets sont à la mode. Et ils deviennent même des patrons de presse : ainsi de Dov Alfon, nouveau directeur du quotidien Libération, ex-membre des services de renseignements israëliens dûment confessé. De Kingsmen au Bureau des Légendes, cinéma et télé instillent ce même frisson. Depuis que l’espion espionne, à la faveur des guerres et du Rideau de Fer, le XXème siècle s’est conjugué à tous les temps, tous les modes du genre. La menace nucléaire, les armes secrètes, les agents triples, les traîtres, les retournés, hantent la culture populaire moderne, donnant naissance à des personnages fictifs érigés en héros de papier ou sur pellicule. Depuis Mata-Hari jusqu’à Kim Philby, la légende du siècle a fait florès, augmentée par un bataillon d’espions et agents secrets fictionnels prototypés par James Bond. À sa suite, une cohorte de héros virils, internationaux, séducteurs et se sortant des pires situations en triomphant des méchants animés des sentiments les plus vils. Autour d’eux, des filles, des tas de filles, jouant sur tous les tableaux, se retournant comme des crêpes, supportant mal le poids de leurs vêtements et maniant le bazooka ou la pilule de venin avec brio. Outre 007 qui a su hisser le métier de Bond Girl au titre de noblesse, les partenaires de Derek Flint n’avaient rien à leur envier. Campé par le sardonique James Coburn dans Notre homme Flint et F comme Flint, cet espion désinvolte ceinture noire de judo, y était entouré de poulettes flintées du calibre de Gila Golan, Gianna Serra ou Jean Hale, starlettes bien connues des amateurs de séries B des sixties. Même ressorts pour la série des Matt Helm. Sorti des romans de Donald Hamilton, Helm était un agent très spécial du contre-espionnage US, flegmatique et poussant la chansonnette, incarné par Dean Martin. En trois films un brin parodiques, Bien joué Matt Helm, Matt Helm traqué et Matt Helm règle son compte, le gaillard chaloupait entre Cyd Charisse, Stella Stevens, Daliah Lavi, Ann-Margret, Senta Berger, Elke Sommer et Sharon Tate. Gratin. Ces mêmes années 1960 seront propices aux espions et espionnes français. En tête OSS 117. Imaginé en 1949 par Jean Bruce, star du Fleuve Noir, agent secret au service des Américains, Hubert Bonnisseur de la Bath, se verra porté à l’écran dès 1957, incarné tour-à-tour par Ivan Desny, Kerwin Matthews, Frederick Stafford, John Gavin et Luc Merenda. Partenaires féminines ?: des bombasses carrossées comme Magali Noel, Irina Demick, Pier Angeli, Mylène Demongeot, Marina Vlady ou Elsa Martinelli. Autre héros-star du Fleuve Noir inventé par Paul Kenny, Francis Coplan,agent secret FX18, passera du papier à la pellicule dès 1957 dans Action immédiate, avec Henri Vidal et la vampesque Barbara Laage, sur un scénario co-écrit par Yvon Audouard et Frédéric Dard. S’ensuivra un chapelet de séries B italo-franco-hispano-germano machin bidules où Coplan prendra la figure d’acteurs de troisième zone dont Ken Clark, Richard Wyler ou Lang Jeffries. À leurs côtés : Jany Clair, Sabine Sun et pire encore… Il y aura aussi le curieux Coplan prend des risques en 1964 avec l’improbable Dominique Paturel et surtout Virna Lisi, égarée, puis encore, en 1968 Coplan sauve sa peau, tourné par Yves Boisset avec l’acteur cubain Claudio Brook, vu chez Bunuel, teamé avec la pulpeuse Margaret Lee, fausse anglaise-vraie italienne, star du cinéma euro-trash de l’époque. Trash, justement : surfant sur le succès mondial de 007 et de Sean Connery, il y eut des producteurs italiens assez cinglés pour imaginer une parodie où l’agent 077 serait joué par… Neil Connery, frère cadet de Sean, dans une bobine hallucinante intitulée OK Connery. Série Z devenue culte dont Ennio Morricone signa la musique, ce navet sidéral avait pour vedette féminine l’Italienne Daniela Bianchi, vraie Bond Girl transfuge de Bons Baisers de Russie, et actrice souvent engagée pour espionner sexy dans le cinéma bis des sixties. Une carrière, quoi.
Les années soixante verront le grand écran se peupler d’espions et d’agents bien français. Ainsi du Monocle, du Gorille et du Tigre. Ex-combattant d’Indochine, agent secret français inventé par le valeureux Colonel Remy et campé avec chic, cocasserie et humour noir par Paul Meurisse, le Monocle sera au centre de l’intrigue d’une trilogie réalisée par Georges Lautner : Le Monocle Noir, L’œil du Monocle et Le Monocle rit jaune. Partenaires féminines : la blonde Elga Andersen, la brune Barbara Steele et la perruquée Gaia Germani. Autre agent secret bien français, Géo Paquet, dit Le Gorille, était une côte d’Adam du fameux Antoine-Louis Dominique, pseudo du non moins fameux Dominique Ponchardier, héros bardé de récompenses et de médailles et dont le moindre des exploits fut d’avoir inventé le mot « barbouze ». C’est Lino Ventura qui cassera la baraque en 1958 dans Le Gorille vous salue bien, face au granitique Charles Vanel, patron des services parallèles du contre-espionnage et l’incandescente et ana-atomique Bella Darvi. Ventura refusant de se laisser enfermer dans la cage d’un seul personnage, Roger Hanin le remplacera dans La Valse du Gorille, sorti en 1959, film de mecs rempli de mecs, puis repiquera au rôle dans Le Gorille a mordu l’archevêque, sorti en 1963. Un an plus tard, Hanin changera de peau de bête, passant du Gorille au Tigre, alias Louis Rapière, personnage d’agent secret bricolé par Claude Chabrol et filmé en 1964 et 1967 avec une distance goguenarde dans une doublette produite par Christine Gouze-Rénal, madame Hanin à la ville. Dans Le Tigre aime la chair fraîche, Hanin partage l’affiche, co-prod franco-italienne oblige, avec notre Daniela Bianchi internationale. Dans Le Tigre se parfume à la dynamite, Roro a pour partenaire Margaret Lee. Après le Tigre, Hanin poursuivra une carrière d’agent secret de série B dans une flopée de films tournés entre l’Italie, l’Espagne et la France : Le solitaire passe à l’attaque, Corrida pour un espion et autre Passeport diplomatique Agent K8. Dans Carré de dames pour un as (1966), il est Dan Layton, cador du contre-espionnage français en mission à Malaga. Adapté d’un roman co-écrit par Exbrayat (sous un pseudo), dialogué par Dabadie avec une BO signée Gainsbourg, le récit ménage une belle place à Sylva Koscina, toujours affolante, et à Dominique Wilms, la Môme-vert-de-gris à jamais. Ce qui mène directo à Eddie Constantine. Entre trois Lemmy Caution usés jusqu’à la corde quand bien même sacralisé par Godard, et deux Nick Carter asthéniques, Eddie tentera de blouser Hanin en 1966 en jouant aussi son Dan Leyton. Co-prode hispano-germanique, Ça barde chez les Mignonnes (Residencia para espias) se passe en Turquie où Diana Lorys, la vedette féminine, ne bosse pas fort.
Sans doute par lassitude de voir que le personnage d’espion trusté par des hommes, le cinéma européen tentera d’imposer ses espionnes-stars. Le ballon d’essai misera sur la référence unanime avec Mata-Hari. Rien de nouveau sous les sunlights puisque la danseuse et espionne hollandaise, arrêtée et fusillée à Paris en 1917 pour trahison, avait déjà été incarnée en 1931 par Greta Garbo. Mais une Mata-Hari habitée par Jeanne Moreau, ça en promettait. Tourné en 1964 par Jean-Louis Richard, ex-époux de Moreau, sur un scénario co-écrit par Truffaut, Mata-Hari agent H21 mérite mieux que l’oubli dans lequel il est tombé. Ironie du 7ème art : J.L. Richard signera le scénario d’Emmanuelle qui fera une star de Sylvia Kristel, laquelle sera Mata-Hari dans un bio-pic américain réalisé en 1985 !. En 1967, dans le délirant Casino Royale où la blonde Joanna Pettet interprétait Mata Bond, fille cachée de James Bond et de Mata-Hari, Ursula Andress fit de Vesper Lynd une espionne de haut-vol, inspirée à Ian Fleming par le vrai personnage d’espionne Christine Granville. 1967, encore, Doris Day incarnait une espionne industrielle dans Opération Caprice, comédie de Frank Tashlin. Sorti à la même époque, adapté par Joseph Losey d’une bédé anglaise publiée en 1963 dans le Evening Standard, Modesty Blaise tentait le diable en matière d’espionnite au féminin, illustrée par la garde-robe insensée de Monica Vitti face au vilain de l’histoire, Dirk Bogarde en proto-Karl Lagerfeld. En 1969, c’est une espionne majeure du début du XXème siècle qui fera son come-back : scientifique allemande dûment diplômée Mathilde von Zahnd préféra jouer les espionnes durant la Première Guerre mondiale avant de « former » ses copines, dont Mata-Hari. Sauf qu’elle ne se fit jamais prendre. Son surnom de guerre, Fraulein Doktor, deviendra un générique. Dans Fraulein Doktor érotisé salade russe par Alberto Lattuda, l’Anglaise Suzy Kendall, un chouia pékinois de minois, ne fera pas oublier l’Américaine Myrna Loy dans L’espionne Fraulein Doktor (Stamboul Quest) de Sam Wood (1934) et encore moins l’Allemande Dita Parlo dans Mademoiselle Docteur, plus connu sous le titre de Salonique nid d’espions, grand film français signé G.W. Pabst en 1937. Une époque bénie pour les actrices cosmopolites que Cinémonde rangera sous l’étiquette « allurale espionne d’avant-guerre ». Ainsi de la superbe Véra Korène, star du cinéma français de l’époque, justement allurale espionne allemande dans Deuxième Bureau (1935). Pour clore ce spy-gynécée, mentions spéciales à la somptueuse Hedy Lamarr dans Espionne de mon cœur (My Favorite Spy), tourné à Hollywood en 1951, et à notre Mireille Darc nationale, dans Le Grand blond avec une chaussure noire . Question de robe, de bénitier, de dos nu, etc…
De gauche à droite
Lamborghini Miura 400P. Solido. 1969. No. 161
On sait que c’est parce que Enzo Ferrari l’avait envoyé promener après une énième jérémiade à propos de sa 250 GT que Ferruccio Lamborghini, constructeur de tracteurs agricoles et gros amateur des GT de Maranello, piqué au vif, se mit en tête de fabriquer des bolides rugissants qui feraient la nique à ceux du cheval cabré. Comme il fallait un animal puissant pour logo, Lamborghini se choisira celui de son signe astrologique : le taureau. Passionné de corrida, le gaillard piaffera dès 1963 sur les mêmes terres émiliennes que Ferrari, désormais rival et ennemi. Guerre des égos sous le capot. Et de la suite dans les idées : presque toutes les Lamborghini porteront le nom d’une race de taureau. En tête : la Miura. Si elle ne fut pas la première Lambo -place occupée par la 350 GTV de 1963-, la Miura fut la première voiture de série et de route à dépasser les 300 km/h. Véritable bestiau au profil saisissant, son design était tracé par le génial Marcello Gandini pour Bertone, lequel Gandini signera par la suite les Lamborghini Marzal, Espada, Urraco, mais aussi l’Alfa-Romeo Montreal, la Lancia Stratos, de De Tomaso Pantera et encore, un cran plus humbles, l’Autobianchi A112 et la Citroën BX !. Moteur positionné arrière-central, stricte 2 places, phares bordés de faux cils à la Betty Boop, la Miura sera produite à 764 exemplaires entre 1966 à 1973 (au gré de plusieurs versions) et se posera en voiture-symbole d’une époque ravageuse. Outre ses performances décoiffantes dignes d’un Mach II, la Miura véhiculera une image supra-testostéronnée, pilotée par le Shah d’Iran, Johnny Hallyday, Rod Stewart, Fayçal d’Arabie, Gunther Sachs, Frank Sinatra, Christophe et même Jacques Dutronc. Un joujou extra, donc, beaucoup vu au cinéma, plus dans des thrillers que des films d’espionnage. La légende des Miura réclamées par le tournage de The Italian Job, première version 1969, titrée en français L’or se barre, reste ici exemplaire. Bien que les stars roulantes du film étaient les BMC Mini-Cooper, la scène d’ouverture et de générique filmait le très smart Rossano Brazzi pilotant clope au bec, une Miura écarlate mugissant sur une route sinueuse des Alpes. Tunnel, paf !. La Miura y emplafonne un bulldozer bêtement placé dans l’obscurité et qui se débarrassera de la carcasse fumante en la balançant dans un ravin. Guet-apens, évidemment, signé mafia. Pour cette grosse casse spectaculaire, la Paramount avait passé commande à Lamborghini de deux Miura : une neuve et une déjà salement accidentée (celle de Johnny ?). La Miura restée intacte, ensuite vendue à un particulier collectionneur basé au Lichtenstein, a été récemment retrouvée, numéro de châssis 3586 faisant foi, ce qui a rempli d’aise des fans du films et les lamborghinistes acharnés.
Au 1/43ème, la Miura sera reproduite en Italie, naturellement, par Mebetoys et par Politoys M. En Angleterre, ce seront Corgi Toys et Matchbox King Size. En Espagne, se seront AK (en plastique cheap) et Joal (réplica Mebetoys). Au Japon, Sakura la hissera en numero 1 de sa collection Super Car. En France, Solido s’emparera de la Miura en 1968 pour ne la lâcher qu’en 1974, cadran ainsi peu ou prou, avec le rythme de production de la vraie. Proposée à ses débuts dans une boîte-coffret spéciale, la Miura est alors vendue comme « la méchante italienne qui fait fureur ». À l’instar de ses rivales miniatures de chez Corgi et de chez Politoys M et Mebetoys, la Solido disposait d’un nombre ahurissant d’ouvrants, basculants et gigognes. Ce qui ajoutait au spectaculaire de la reproduction, quatrième nouveauté 1968 pour le fabricant, également dotée de roues avant directionnelles !. Initialement présentée comme Lamborghini P400 Miura, la voiture sera abrégée en Miura lors de son passage en boîte-vitrine du second type. Quant à la gamme de couleurs, elle courait du jaune au gris métal via le rouge, l’orange, l’argent, le bleu turquoise ou le mordoré « champagne ». Comme la vraie, les plastiques était noirs, le châssis était soit noir, soit argent et l’intérieur, noir ou blanc. Les changements de couleurs (intérieur jaune ; châssis corail…) seront du fait des productions Solido exotiques avec Brosol au Brésil et Solido-Marx à Hong-Kong.
Aston-Martin DB 5 James Bond 007. Corgi Toys. 1965. No. 261
Penser 007 au volant de sa DB5 dès ses débuts au cinéma et se mettre la clé de contact dans l’œil. Ce n’est que dans Goldfinger, troisième opus de la série, sorti en 1964, que James Bond se vit confier par le facétieux Q, une Aston-Martin DB5 silver, truffée de gadgets, d’armes et autres ingénieux outils pour liquider au mieux ses ennemis et poursuivants. Un triomphe. Rebelote pour le 007 suivant, Operation Tonnerre (Thunderball), dont la sortie est prévue pour les fêtes de Noël 1965. Sur le marché du jouet, les fabricants trépignent. Corgi-Toys a décroché au nez et à la barbe de Dinky-Toys, l’autorisation officielle de reproduire l’Aston-Martin DB5 du plus célèbre des agents secrets de sa Majesté. Le lancement a été fignolé pour coïncider avec la sortie de Thunderball, et Corgi a mis le paquet. Sa DB5 n’a rien à voir avec le moule de la DB4, reproduite en 1960 et retirée du catalogue cette même année ‘65. Pas moins de 21 pièces et éléments composent la miniature, vendue dans un coffret illustré spécial. Commercialisée dès octobre 1965, la DB5 de 007 se vendra mondialement à 2,7 millions d’exemplaires en quelques mois -quasi 4 millions jusqu’en 1968, année de son remplacement par une nouvelle version. Reproduite au 1/45ème, la première DB5 007 est dorée, en référence à Goldfinger. Truffée d’accessoires et de gadgets, elle grossira, couleur argent métal, au 1/36ème en 1968, (no. 270) avant de changer de roues, passant aux Whizzwheels en 1970 ( no. 271) et vendue jusqu’en 1977. Second best-seller absolu chez Corgi après la Batmobile ( 4.907.000 exemplaires), sacré « meilleur jouet de l’année », la DB5 007 sera rééditée à plusieurs reprises au gré des anniversaires et coffrets James Bond en éditions limitées. Corgi mettra aussi une adorable petite DB5 007 au programme de Husky, sa marque matchboxienne (future Corgi Juniors). Ailleurs, le Japonais Daiya, l’Allemand Gama ou Lincoln à Hong-Kong, reproduisirent des Aston-Martin James Bond à grosses échelles, téléguidées ou à piles, également gadgétisées comme il se doit. En face, chez Dinky, on ne mangera pas de ce pain-là : le cabriolet DB5 lancé en 1965 et le coupé DB6 qui suivra en 1967 ne feront aucune référence à James Bond, lui-même déjà passé à autre chose. Idem chez Solido en France où les Aston-Martin DB5 et DB5 Vantage rouleront dès 1964 vers d’autre records.
Oldsmobile Super 88 The Man from U.N.C.L.E. Corgi Toys. 1966. No. 497
Le succès inouï de l’Aston-Martin James Bond incitera Corgi Toys à exploiter le filon juteux des licences des films et feuilletons d’espionnage anglais et américains des années 1960. Dans le sillage de 007 et ses différentes voitures (Toyota 2000 GT, Ford Mustang Mach I), il y aura la Lotus Elan d’Emma Peel dans The Avengers (Chapeau Melon et Bottes de Cuir) et l’Oldsmobile Super 88 de la série télé américaine The Man from U.N.C.L.E., diffusée en France sous le titre Des agents très spéciaux. En lutte perpétuelle contre la malfaisante THRUSH, ces agents avaient pour noms Napoleon Solo (l’Américain de la CIA) et Illya Kuryakin (le Soviétique du KGB), respectivement interprétés parRobert Vaughn et David Mc Callum, duo, qui au gré d’une centaine d’épisodes, feront les beaux jours de la spymania ambiante. Bien que programmée dès 1964, Corgi patientera deux ans avant de lancer sa miniature thématisée. Une miniature déjà bien amortie : apparue en version civile bicolore au catalogue en 1962 (no. 235), l’Oldsmobile Super 88 avait en effet été militarisée en 1964 avec une version kaki US Army Staff Car (no. 358). Suivra une Sheriff’s Car avant que la Man from UNCLE prenne la main en 1966 et s’y tienne jusqu’en 1969. Bleu nuit métal ou blanc crème, plus rare, la miniature qui ne possédait aucun ouvrant avait été bidouillée pour que les deux figurines représentant Solo et Kuryakin puissent faire le coup de feu mobile depuis les fenêtres ouvertes tout en roulant. Une boîte diorama suggestive complétait ce paysage ludique. Inutile de préciser que dénicher un exemplaire complet en bel état et en boîte d’origine, argument valide autant pour la DB5 007, relève aujourd’hui de la gageure, assortie d’un tarif stellaire. Savoir que cette Oldsmobile 88, produite par General Motors entre 1961 et 1964, 5ème génération d’une lignée de voitures en comptant dix, fut dessinée par Harley Earl, déclinée en six typologies de carrosseries (berline, coupé, break…) et que Corgi en fut l’unique reproducteur, exception faite du fabricant américain Jo-Han, au 1/25ème et en plastique, qui la diffusa à seuls fins promotionnelles chez les concessionnaires de la marque…