
Au mitan des années 1950, l’industrie automobile française ne brille guère par ses fantaisies chromatiques. Palettes et nuanciers tiennent le gris comme la plus gaie des couleurs de carrosserie et dans l’ensemble, constructeurs et clients prétendent aimer toutes les couleurs à condition qu’elles soient noires. Chez Peugeot et chez Citroën, on fustige ceux qui achètent des Simca en « changeant d’Aronde comme de cravate ». En adoptant les méthodes américaines, Théodore Pigozzi a également introduit au pays du gris-souris, les carrosseries bicolores et les couleurs vives.
Pas du tout le genre de la maison Quai de Javel où les chaînes usinent les 2CV et les Traction 11 grises et noires, voire noires ou grises. Justement, cette Traction : sa succession met la planète auto hexagonale en émoi. Depuis 1952, l’Auto-Journal taraude Citroën à propos du projet de sa nouvelle 11 CV, déjà codée VGD -Véhicule de Grande Diffusion. La revue publie des scoops, des dessins, évoque les innovations techniques, parle de modernité, mieux : de futur ! On a tout vu, même le cliché d’un prototype évoquant un hippopotame échappé d’un zoo. Chez Citroën, on prend la mouche, on porte plainte, on saisit les tribunaux. Perquisitions à la rédaction du journal, collaborateurs arrêtés : Javel perdra son procès. Le fait est que toute la presse s’enflamme, publie des fake news, et ce, jusqu’à la veille de ce fameux Salon de l’Auto d’octobre 1955. Une session annoncée pourtant molle du genou : la nouvelle berline Peugeot 403 et la Simca Vedette Versailles ont fait le buzz les mois précédents et ce n’est pas la cosmétisation mécanique et esthétique de la déjà vieillissante Renault Frégate, anti-Traction par essence, déguisée en Amiral et en Grand Pavois, qui va mobiliser les foules. Lesquelles n’ont d’yeux que pour la nouvelle Citroën DS 19.
La bombe du salon, c’est elle, annoncée comme la voiture du siècle. Le mythe, se sera pour plus tard, grâce à Roland Barthes. Le public se presse, se bouscule, trépigne, brandit les carnets de chèques et agite les liasses de billets autour de cet OVNI exposé, révélé, en trois exemplaires. Le Figaro rapporte ces scènes amusantes. Sur les stands des autres marques, c’est la soupe à la grimace. Conçue par le sculpteur et ingénieur Flaminio Bertoni, géniteur de la Traction Avant et de la 2CV, la nouvelle DS19 promet le futur. Elle est surtout révolutionnaire. Sous la verrière du Grand Palais, Javel a donc disposé trois DS de couleurs différentes : une vert printemps, l’autre aubergine et la troisième, champagne. Des coloris jamais vus ou presque sur une auto de série et de ce volume. Son tarif, affiché 930.000 francs, est 50% plus cher que celui de la bonne vieille Traction encore produite au rythme de 200 exemplaires par jour.
Pour passer commande, il suffit de verser un acompte de 80.000 francs. À la clôture du Salon, Citroën repartira avec un cahier plein de 80.000 commandes. Patience. Les premières DS 19 seront livrées six mois plus tard. Les 7000 DS immatriculées en 1956 démentiront les chiffres mirobolants des commandes. Et les pannes et avaries s’accumulent. On a beau parler de ses 35 mètres de circuits hydrauliques, « la DS est peut-être l’auto de l’avenir par sa coque, ses commandes, sa suspension, mais elle reste liée au passé par son moteur ». En clair : celui de la Traction 11 dont le bloc a été redessiné pour tourner plus vite. Avec ses 4 cyl., ses 75 ch, la DS 19 monte à 140km/h. Pas vraiment supersonique pour une voiture du futur. On loue tout le reste : la technologie, la ligne, les suspensions hydrauliques (déjà installées sur la Traction 15/6 H), les ailes qui se démontent grâce à un seul boulon, le volant monobranche, les matériaux du tableau de bord, la luminosité de l’habitacle truffé d’options, le champignon de frein (à disques). Quant à son esthétique, elle profile ce qui n’est pas encore du bio-design.
La revue de détails de la première auto moderne jamais conçue est étourdissante, mais la DS, admirée, jalousée, jamais imitée, est perfectible. Les ingénieurs mettront cinq ans à gommer ses défauts et à booster sa puissance. En attendant, Javel down grade son OVNI pour lancer en 1956/7, l’ID 19. Surnommée à tort « la DS du pauvre », moins fragile, moins sophistiquée, l’ID esquivera les défauts de jeunesse de sa grande sœur et se vendra plus, au fil des ans et des versions (DSpecial, DSuper…) qu’elle. D’autant que la gamme ID embarque dès 1958 un break immense et un élégant cabriolet. C’est également une ID 19 qui remportera le Rallye de Monte-Carlo en 1958. Couleur de robe : orange capucine. Celle de 1959 sera bleu Monte-Carlo.
Depuis le lancement de la DS 19, les couleurs mènent la danse. Son carénage et son profil se prêtent aux jeux chromatiques audacieux sinon iconoclastes. Orange, jaune, vert gazon, bleu ciel, aubergine, écaille blonde…La DS et l’ID dépotent. Pour la concurrence, le choc est rude. Même chez Simca, où le bi-ton domine, on reste dans les cordes. Il faudra attendre 1960 pour en estimer l’impact quand Peugeot dévoilera sa nouvelle berline 404, habillée d’un vibrant rouge-orange tango, adopté pour souligner la griffe de Pininfarina. Durera pas longtemps. Outre cette palette pétante, la DS virera au noir avec ses versions Administration (1956) et Prestige (1958) commandées par les ministères et voulues par De Gaulle. Le break ID capte aussi son propre nuancier -gris palombe, noir, écaille blonde…En 1964, la sortie de la DS 21 signale l’entrée en luxe de la berline de Javel. Une couleur en souligne le statut : gris palladium. La nouvelle Pallas de 1968, encore plus performante et encore plus chère, hisse haut le brun scarabée. À son apogée et fin de carrière, la DS23 sera peinte selon le nuancier du coupé SM.
Cette débauche de couleurs fera les délices de l’industrie du jouet qui, mondialement et à toutes les échelles, va produire la DS 19, l’ID break, les DS 21 et 23 en métal (zamac, tôle) comme en plastique, faisant de la Citroën du futur, l’une des tutures les plus reproduites de son époque, qui plus est, en respectant les codes couleurs originels de la vraie, avec gros faible pour l’orange et le jaune. Un orange que Citroën ravivera quelques années plus tard pour la Méhari, la Dyane 6 et la 2CV Spot, histoire de coller à l’esprit pop du jour…
Ligne arrière, de gauche à droite
-CITROËN ID 19 SAFARI. 1963. CORGI TOYS. No. 436
Depuis 1926, Citroën produit à Slough, en Angleterre, des voitures destinées au marché du Commonwealth. Ainsi de la Traction, de la 2CV et de la 2CV Bijou, de la DS 19, suivie du break ID, ici appelé Safari. En France, le break ID est proposé en 7/8 places avec deux strapontins, en « familiale » de 7/8 places avec trois strapontins, (finitions Luxe et Confort), en « commerciale » à 6 places ( finition Confort) et en ambulance (5 places + brancard). En Angleterre, la Safari dispose de deux options : Export (break) et Tourmaster (familiale).
Corgi Toys se contentera du Safari générique, nom qui colle parfaitement au modèle choisi, celui d’un break jaune aux couleurs de la Wildlife Preservation -là aussi on vise le Commonwealth. La firme anglaise a déjà mis en 1960 une DS 19 à son palmarès (no.210), couleur rouge-orangé ou bicolore bleu métal toit noir. Il y aura aussi la version Rallye Monte Carlo en bleu éponyme. L’ID Safari sera ensuite déclinée en livrées Ski Club et Olympic Winter Sports, directement liée au JO de Grenoble 68, et bardée d’accessoires et figurines. Savoir que Corgi fut en son temps l’unique reproducteur du coupé DS19 Chapron Le Dandy et ensuite des pick-ups ID 20 Tour de France Paramount (rouge) et Manège enchanté (jaune). Quant au moule Corgi de la DS 19, il finira au Portugal, recyclé à l’envi chez Metosul.
Outre Dinky qui reproduisit le break ID 19 en versions ambulance puis civile, il y eut un break ID 19 première série chez l’Italien Politoys en plastique. Celui choisi par Norev (civil, ambulance, etc…) précédait d’un tour de roue la sortie du cabriolet DS 19 (les deux modèles présentaient la nouvelle proue de 1963) et sera produit et vendu au long cours. Quant à celui de CIJ-Europarc, civil ou ambulance, lancé en 1960, il reste un petit chef-d’œuvre peint en orange, bleu ciel, ou marron clair…
-CITROËN DS BALLONS ROUGES. 1995 VITESSE. No. L 114
Désormais inscrite au patrimoine du génie français, fleuron du design du XXème siècle, la DS célèbre donc cette année ses 70 ans. Un anniversaire que le 49ème salon Rétromobile salue avec une exposition placée sous l’égide de DS Automobiles (groupe Stellantis) et baptisée « DS, une œuvre d’art depuis 70 ans ». L’affiche même du salon se réfère à cette célébration en reprenant le légendaire visuel de la fameuse DS « à roues ballons », référé à une campagne publicitaire de 1959 signée Claude Puech, futur directeur de la « pub » chez Citroën. Lequel a imaginé poser la DS sur quatre ballons rouges et comme flottant sur l’eau afin d’illustrer encore mieux les bienfaits et prouesses de sa suspension oléopneumatique. Paru sous forme de reportage, le « coup » restera dans les mémoires.
En coulisses, il en est allé autrement : la DS en question était un modèle de série, extrait des chaînes de montage et privé de moteur. Une fois carénée, la voiture fut peinte dans la même couleur écaille blonde que l’ID 19 ayant participé au récent Rallye de Monte-Carlo. Démonstration et photos faites, la DS Ballons ne sera pas, comme écrit à tort, détruite, perdue ou vendue, mais démontée et réintégrée dans la chaîne de montage chez Citroën. On ne gâche rien quai de Javel. Maintenant, savoir qui en fut l’acheteur, macache bono.
Pour ce salon Rétromobile, la DS Ballons a été refaite à l’identique par les élèves et ateliers du GARAC, ex-Groupement d’Apprentissage de la Réparation Automobile et du Cycle, fondé en 1948, et devenu École nationale des Professions de l’Automobile et de la Mobilité, basée à Argenteuil. Elle sera exposée au cœur d’une scénographie réalisée par le décorateur Charles Imbert avec la Lustrerie Mathieu, maison d’excellence présente à Paris dans les murs de l’Hôtel de la Marine. Un Imbert passionné de voitures -il collectionne les Porsche, qui a également travaillé ici autour d’une DS Totem, dressée comme une fusée, et d’autres DS de prestige carrossées par Henri Chapron.
Est-il besoin de le préciser ? cette DS Ballons n’a jamais fait l’objet d’une quelconque miniaturisation à l’époque de ce reportage. Pas plus que la DS Avion ou celle de Fantomas. Pour cela il faudra attendre le début des années 1990 quand le fabricant portugais Vitesse, devançant l’Italien Rio, se lança dans la reproduction au 1/43, de la DS 19, depuis le premier jusqu’au dernier modèle. Étalée sur plusieurs années de vente, cette série analytique recensait quelques pépites comme la DS19 offerte à Gina Lollobrigida (figurine incluse). Le coffret contenant la DS Ballons fut diffusé en série limitée à 12.000 exemplaires pour le 40ème anniversaire de la DS (1955-1995). On retrouvera plus tard ce même modèle chez Universal Hobbies, dans le cadre de la Collections DS vendue en kiosques. En revanche, pour ce 70 ème anniversaire, la DS Ballons a été réduite au 1/43ème par Spark et au 1/12ème par Norev. Attention : éditions numérotées : 300 exemplaires chez l’un, 600 chez l’autre….
-CITROËN DS 19. MINIALUXE. 1956
Basé à Oyonnax, au cœur de la Plastic Vallée, Minialuxe est depuis 1953 la marque de jouets de la société Grand-Clément, connue pour sa vaste production de peignes et de barrettes imperdables -entre autres. Dès le mitan des années 50, Minialuxe se pose en rival de Norev mais aussi de Beuzen & Sordet (BS) et de Clément-Gaget (Clé). À l’instar de ces deux firmes, Minialuxe produit des autos miniatures à deux échelles (1/43 et 1/32) et consacre une partie de sa production à fournir des modèles aux marchands de lessive, de café, de biscuits et même aux Chèques Tintin. Une production aux finitions graduées en fonction du canal de diffusion : paquets de biscottes, bazars, grands magasins populaires…Entre autres petites voitures françaises en plastique aux lignes et finitions sommaires, Minialuxe reproduit une Traction 11 L dont les couleurs font frémir les Dinkyphiles : noir, gris, rouge, violet, vert anis, bleu ciel, jaune, orange. Certes, la plasturgie autorise et encourage tous les bains chromatiques, mais même Norev qui en use et abuse, reste sur son quant-à-soi avec sa grosse Traction 15 Six familiale, la version rouge étant réservée à l’ambulance ! Non mais des fois…
Au fil du temps, la qualité Minialuxe s’est améliorée, mais ses voitures et camions, qui sont des jouets bon marché, restent fragiles. Ainsi de la DS 19, sortie en 1956 en deux tailles (1/43 et 1/32) et plusieurs degrés de finition. Une belle palette bi-ton accompagne cette double nouveauté motorisée par friction. En 1962, un cabriolet s’ajoute à la berline 1/43è. Las, comme pour la Peugeot 404 et la Panhard 17, il s’agit d’une berline 4 portes étêtée…Pas de petites économies. En revanche, l’apparition d’un taxi G7 aux couleurs rouge/noir de la compagnie parisienne relève le niveau.
En 1968, Minialuxe qui a singulièrement étoffé ses gammes et sa qualité, remet la DS au goût du jour avec la nouvelle 21, sa nouvelle proue et ses nouveaux phares. Initialement reproduite au 1/32, la version au 1/43 suivra en 1969. Si la « grosse » 21 est le plus souvent noire et mise en coffrets « officiels » avec motards, la petite est proposé en bicolore civile ou radio-taxi. Fragilisée par sa suspension Miniastable et la perte rapide de ses phares transparents, cette 21 est devenue rare à dénicher en bel état.
Au premier plan, de gauche à droite
CITROËN DS 19 « AILES CENDRIER ». 1961. NOREV. No. 10 ou 48
Les « ailes cendriers » placée sur les deux ailes avant de la DS, ne furent en rien des enjoliveurs. Il s’agissait, à l’aune d’une grosse modification du moteur, d’aménager des prises d’air salutaires. Ce fut suffisant pour que le petit monde de la tuture à toto s’en empare et en pare ses ailes. Norev en tête qui modifia donc le moule de sa DS19 pour le sortir en 1961 une version « ailes de cendrier » des plus pimpantes. Depuis 1956, Norev bichonne sa DS. Première miniature de la gamme nantie d’un socle en plastique, la voiture gagnera un intérieur, des suspensions, un moteur mécanique, des pneus à flancs blancs, un train avant directionnel, des roues étoiles, et en 1963, le nouveau pare-chocs à bananes. Les ailes cendrier ont alors disparu, troquées pour les ouïes perforant le dessous des phares. Les combinaisons de couleurs sont toujours hardies mais les orange, jaune paille et bleu turquoise des débuts se sont estompés au profit de bleus profonds, de gris distingués ou, rarissime, de noir. Sinon, la Norev « ailes cendriers » accompagnera à l’époque le cabriolet DS 19 de JRD, lui aussi nanti de ses fameuses grilles et décliné en plusieurs coloris suggestifs.
CITROËN DS 19. DINKY TOYS 1956. No. 24C, puis no. 24CP puis no. 522
Si la DS 19 de Dinky fut un best-seller, elle était loin d’être, en 1956, la seule DS sur le marché du jouet français et mondial. Il y avait là une DS chez Solido, corps en zamac jaune, vert, orangé, pavillon en plastique transparent toit peint blanc ou noir. Son crochet arrimait une caravane Nottin ; l’ensemble, démontable, était placé dans plusieurs coffrets Junior. Il y avait une DS chez JRD, en zamac, très proche de la Dinky. Il y en avait une chez Eria, marque éphémère, proche en échelle de celles, anglaises, de chez Corgi Toys et de chez Lone Star. Il y avait aussi celles, luxueuses, chez Jep et chez Gégé, en plastique épais. La DS 19 de chez l’Italien Politoys, elle aussi en plastique, tenait son rang. Son recyclage chez le Tchèque Kaden en fera un jouet de bazar. Idem pour les DS de chez BS, Clé, Ingap ou Injectaplastic.
À grandes échelles, la DS abonda grandement sous label made-in-France. Tôle ou plastique. À friction ou téléguidée. Joustra, Gégé, Mont-Blanc, France-Jouets, Albert-Richard, SLJ, La Hotte Saint-Nicolas et même Joujoulac pour une DS en bois, couronnée par un Oscar du jouet en 1956, catégorie « jouets du 1er âge ». On peut tiquer. Ailleurs dans le monde, ce sera Cherryca Phenix et Bandai au Japon, Osul au Portugal, Paya en Espagne, Lucky Toys à Hong-Kong… À des échelles moindres, il y eut Matchbox, Gitanes, Norev, Siku et évidemment Majorette.
En 1956, Dinky-Toys collait à l’actu avec sa DS 19, hélas livrée sans vitrage, ce qui en pénalisait la silhouette. Il y avait pourtant un tableau de bord et une plage arrière moulés en intérieur pour caler ces vitres. Lacune corrigée deux ans plus tard avec la référence 24CP (P pour pare-brise). La première version évidée fut proposée en bi-ton ivoire/toit aubergine et en vert prairie/toit mastic ; la seconde vitrée, en jaune/toit gris clair ; en orange/toit coquille d’œuf, en vert gazon/toit crème. Roues concaves puis convexes, mais toujours des pneus blancs. Jusqu’en 1963, Dinky ne touchera plus à rien. Juste un changement de référence : no. 522.
Pour marquer l’apparition de la nouvelle DS 19 de 1963 (no. 530), Dinky changera son moule, plus fin, doté d’ouvrants, phares diamantés, pneus noirs Dunlop, robes grenat ou vert tilleul (gris métal pour l’export). En découlera une version pie Police et en 1976, une DS23 à l’avant restylé, en robe rubis et toit noir mat. Les trois versions ont été rééditées dans le cadre de la collection Dinky Atlas. Aujourd’hui, la DS Dinky la plus emblématique reste la 19 de 1956 orange. Si cette couleur cassait tous les moules d’alors, elle n’était pas inédite chez Dinky qui l’avait déjà appliquée en modalité bicolore sur sa Studebaker Commander. On la retrouvera aussi, sur la Vespa 400, nuancée tango sur la Peugeot 404 de la série Junior et sur la Panhard PL17, un brin brique sur la 4L et sur la Ford Taunus 12M, et enfin, ère pop oblige, sur la Matra M 530 et sur la 2CV 6 made-in-Spain….
CITROËN DS 21. 1972. NOREV JET-CAR. No. 806
Norev, qui n’a cessé de sophistiquer ses modèles au cours des années 1960 connaîtra un apogée à la charnière des années 60/70 avec ses berlines à 6 ouvrants : capot+coffre+4 portes. En clair : Peugeot 504 et 304, BMW 2000 Tilux, Renault R6 et R12, Citroën Ami8, Chrysler 180 et Citroën DS 21.
LA nouvelle 21 ! Celle de 1968 avec sa face avant redessinée par Robert Opron. Dès 1969, la DS21 est au menu de chez Norev, en plastique, civile puis Police pie et Gendarmerie. Trois ans plus tard, la 21 est convertie au zamac. Les couleurs métallisées vont mieux aux Jet-Car. Nouvelles roues filetées rapides, phares bientôt moulés. À tous les niveaux, la voiture est fragile, plus que la version plastique. Par radinerie, Norev ne modifiera pas le moule du vieux break ID 19 pour en extrapoler un break ID20. Ce n’était pourtant pas compliqué à faire. Même si le paysage de la miniature s’est singulièrement amoindri depuis les années 50 et 60, Norev affronte quand même pour cette DS21 la concurrence moindre de Minialuxe, celle de l’Italien Politoys/Polistil avec une 21 pataude et ratée et celle de Dinky made-in-Spain puis Auto-Pilen avec la DS23, replâtrage en face pékinois de la si réussie DS 19 de 1963.