CHÂTEAUX BRILLANTS

Les Français sont des girouettes. Voilà deux siècles, la Révolution vidait, bradait et même brûlait les châteaux. En 2020, après deux mois de confinement, ils trépignent à l’idée de les visiter. Bien avant les cinémas, les théâtres, les restaurants, les hôtels et les frontières, depuis le 11 mai, une trentaine de sites parmi les Châteaux de la Loire ont été autorisés de s’entr’ouvrir à la visite publique. Pour la plupart, cela s’est borné aux seuls parcs et jardins, ce qui était déjà fabuleux. Le château de Blois fut ainsi le premier à donner le signal d’un soulagement historique. Début juin, c’était au tour de Chambord. Entre temps, Amboise, Chinon, Villandry et quelques autres avaient rouvert grilles, portails et pont-levis. Économiquement, l’enjeu était de taille. Touristiquement, il est hautement symbolique. Classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco depuis l’an 2000, le Val-de-Loire recense la bagatelle d’environ 3000 sites dont 22 châteaux et domaines de premier plan.

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LE MUST DU MUSK

Prévu le 27 mai 2020, reporté au 30 pour raisons météorologiques, le lancement de la fusée Falcon-9 s’est déroulé sans anicroche en Floride, depuis Cap Canaveral. Comme dans les albums de Tintin. Armée par Space X, la firme pilotée par le mégalo-milliardaire Elon Musk, cette mise-en-orbite d’une navette en direction de la Station Spatiale Internationale (ISS) s’avère la première, dans l’histoire spatiale, initiée et financée par un acteur privé. Certes, rien n’a pu se faire sans la NASA, mais l’idée de renvoyer deux astronautes américains dans l’espace pour faire la nique aux Russes n’était pas pour déplaire aux huiles suprêmes, privées de crédits. Spécialiste des coups médiatiques, comparé à un Jules Verne moderne, capable de baptiser son septième fils du prénom très portable de XAEA-12, Musk y est allé à fond. À bord de sa capsule Crew Dragon, aucune Tesla, aucun Cybertruck, aucun Hyperloop du futur du monde d’après, mais deux hommes d’aujourd’hui, en chair et os.

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EN ATTENDANT LA DEUXIEME VAGUE

Publié pour la première fois en avril 1938 en Belgique par l’éditeur Jean Dupuis, Le Journal de Spirou était articulé autour de la figure espiègle d’un groom d’hôtel, créé par Rob-Vel, vêtu de rouge galonné de noir, calot assorti crânement posé sur une tignasse rousse. Longtemps concurrent et rival du Journal de Tintin, toujours édité à ce jour, Spirou est l’orgueil de la presse-jeunesse d’outre Quiévrain. Un journal bourré de stars en papier inventées par les jeunes turcs de la bédé wallonne. Franquin, Morris, Jidéhem, Will, Eddy Paape, Tillieux, Peyo et Roba, pour exemples les plus illustres. Posté aux antipodes de la Ligne Claire chère à Hergé, l’esthétique Spirou était survoltée, moqueuse, bondissante, dynamique et surréaliste.

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LAISSER NOUS BULLER DANS LES PARCS !

La météo est au beau fixe. Le soleil brille. Il fait bon, il fait chaud. On annonce un été brûlant. À tous les points de vue. On déconfine les plages mais pas les parcs ni les jardins publics. Véto absolu du Ministre de la santé et au grand dam des élus et des Parisiens. Ailleurs, ceux qui ont pu rouvrir interdisent qu’on se pose sur un quelconque siège. Il faut rester dy-na-mi-que!. Courir, sauter, jouer à Zébulon mais surtout pas s’asseoir sur les bancs publics. Question de décence et baiser-bisou interdit. Bien avant la Covid-19, la maréchaussée veillait déjà à ce que les couples flirteurs ne s’épanchent pas au-delà des limites fixées par la décence. Autour de ces amoureux-qui-se-bécotent-sur-les-bancs-publics, la chanson, la photo, l’illustration, ont troussé refrains et images populaires signés Brassens, Doineau, Peynet avec ses Amoureux, ou encore Jean Bellus dans Jours de France. Et jusqu’au cliché. Un cliché utilisé par l’eau de Badoit pour l’une des ses réclames du début des années 1960.

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TROP TÔT POUR TOKYO

C’est official. Les Jeux Olympiques de Tokyo sont reportés à 2021. Sale coup pour les droits télé et glissement du calendrier officiel quadriennal des années paires aux années impaires. Pour le Comité olympique, c’était inéluctable : plus entorse qu’impair, ce report des XXXIIèmes Olympiades modernes chamboule tout, notamment le rapport de force entre le tout-puissant CIO et les nations organisatrices et souveraines. Salubrité sanitaire avant tout. Outre les JO, ce sont également les jeux paralympiques qui sont impactés. Et moindre mal pour les Gay Games, programmés à Hong Kong pour 2022. En 1964, les temps étaient plus cléments : cette année-là, Tokyo accueillait ses premiers JO d’été qui eurent lieu en octobre. Oubliée la session de 1940 annulée pour cause de guerre. C’est un pays régénéré qui s’aligne avec, fierté absolue, l’introduction -avec le volley ball-, du judo comme pratique olympique. Parmi les 94 nations participantes, l’Afrique du Sud a été écartée pour motif d’apartheid et la Chine s’est fâchée tout rouge à cause de Taïwan. Au palmarès final, le Japon arrivera 3ème derrière les USA et l’URSS, remportant 29 médailles dont 16 d’or. Retransmis en Mondovision, l’évènement aura collé 600 millions de téléspectateurs devant leur poste. Win-win sur toute la ligne pour le Soleil Levant…

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